Comment militer en entreprise ? Cette question presqu’intemporelle, le CARHOP se l’est posée lorsqu’il a été approché par l’historien Adrian Thomas. Celui-ci venait de publier la biographie d’un syndicaliste communiste actif au sein des ACEC, Robert Dussart, et a montré les ponts qui se construisent entre des courants philosophiques à la faveur de luttes communes. L’action syndicale est, il est vrai, prépondérante au sein des entreprises. Elle n’est toutefois pas unique. Des hommes, des femmes, des collectifs se mobilisent pour écouter les travailleurs et les travailleuses, répondre à leurs interrogations, à leurs sources d’insatisfaction, réfléchir avec eux aux solutions à mettre en œuvre, porter des revendications auprès des patrons, etc. Leurs modes d’action et leurs affiliations sont pluriels et témoignent que la militance en entreprise est variée. Tantôt, il s’agit d’intellectuels qui articulent leur pensée avec une militance de terrain ; tantôt, il s’agit de mouvements qui encadrent des groupes spécifiques, aux besoins et aspirations qui ne le sont pas moins ; tantôt, il s’agit de délégations syndicales qui, à la force de compromis, parviennent, parfois, à porter ensemble des revendications. En contrepoint, il existe une autre vision du monde de l’entreprise : celle du patronat et de sa volonté de frapper durement contre l’action collective des travailleurs et travailleuses. C’est dans ce numéro à multiples portes que nous vous invitons à entrer, afin de poser quelques balises historiques qui aideront à répondre à ces deux questionnements : qui peut agir et comment pouvons-nous agir en entreprise ?
Bonne lecture !