Loin d’être un phénomène marginal, l’économie sociale est une des lames de fond de l’économie d’aujourd’hui. Certes, elle ne constitue pas (encore) le modèle dominant. Cependant, la multiplication des alternatives au système capitaliste, axé sur la primeur du profit faut-il le rappeler, montre qu’il est possible de le transformer et de replacer au centre des préoccupations l’humain, le travail, la démocratie et la finalité de service au collectif et aux membres. Il n’est d’ailleurs pas anecdotique que les pouvoirs publics, et particulièrement la Région wallonne, fassent de l’économie sociale une composante des politiques économiques.
L’économie sociale n’est pas un modèle unique, monolithique. Derrière ce vocable, vit une multitude d’organisations, de sociétés, d’associations. Tous les jours, naissent et disparaissent des projets très différents, dans leur structuration et leur finalité, qui relèvent de l’économie sociale[1]. Au cours de l’Histoire, l’enjeu est d’insuffler une certaine cohérence, du liant, entre toutes les formes d’alternatives économiques, afin de porter une réponse consistante à la puissance du capitalisme. Bref, il s’agit de « faire Mouvement(s) ». En ouvrant les pages de ce numéro, vous pourrez saisir ce que les mouvements sociaux ont mis en œuvre, non sans tensions, pour proposer « une autre économie ». Bonne lecture !
Notes
[1] L’actualité très récente nous le rappelle avec la transformation du festival Esperanzah ! en coopérative. Si la motivation première qui est avancée par la presse est essentiellement financière, cette transformation vise aussi à placer les différents acteurs du festival (sous-traitants, festivaliers, organisateurs) au cœur du processus décisionnel. Voir : « Le festival Esperanzah!, en difficulté financière, crée une coopérative pour “se sauver” », La Libre, 20 décembre 2023, https://www.lalibre.be/culture/musique/2023/12/20/le-festival-esperanzah-en-difficulte-financiere-cree-une-cooperative-pour-se-sauver-SE5GYJBFBZC4BI52LTKJF5OMQQ/, page consultée le 21 décembre 2023.